Le kyũdõ
Historique
On a retrouvé des vestiges d'arcs vieux de deux mille ans. Utilisé
autant pour la chasse que pour la guerre, l'arc était l'unique arme
capable de tuer à distance et fut une des armes de prédilection des
guerriers japonais (kyūjutsu) avec le sabre, surtout entre le XIIe
siècle et le XVIe siècle. Il disparaît alors peu à peu au profit du
mousquet, importé par les Portugais. Cette école de guerre nommée alors
kyūjutsu, s'est distinguée sous un nom d'école : heikiryū. Bien que
cette technique de combat ait perpétuée jusqu'à nos jours, en gardant
ses gestes millénaires, elle a néanmoins perdu un certain sens en
l'absence de combat avec des arc.
Parallèlement au développement de celle-ci, une autre école de tir à
l'arc s'est développée : l'Ogasawa-ryū. Cette dernière délaisse
complètement l'aspect guerrier de l'arc pour ne retenir que son aspect
symbolique, et l'utilise dans les rituels. Très proche des prêtres
shintos, cette école use des pouvoirs magiques assimilés à l'arc dans
la tradition japonaise. Ainsi, on baptise la construction de tout nouvel
édifice au Japon par un lancé de flèches purificatrices, avant
d'installer un arc sur le toit de la maison. De même, lors d'une
naissance, on peut demander un tir de purification. On connaît aussi la
danse de l'arc des sumos, qui a la même vocation.
Le terme kyūdō fait son apparition dans diverses écoles dès le XVIIe
siècle. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale suite au
désarmement imposé par l'occupant américain, qu'une fédération japonaise
de kyūdō (la Zen Nippon Kyudo Renmei) voit le jour. Elle se donne pour
objectif de normaliser les enseignements divers donnés par les
différentes écoles mais aussi d'établir une pratique commune entre elles
et permettre des manifestations communes. Cette normalisation est
éditée sous forme de livres (volumes) : le Kyudo Kyohon, qui est traduit
officiellement en anglais. Une adaptation a été faite en français :
Manuel de Kyudo. Ce manuel sert aussi bien au débutant qu'au tireur
avancé. Rédigé et amélioré régulièrement par les sensei, maîtres de la
discipline, il est une source et une référence pour la pratique du
kyūdō. Cet ouvrage en anglais ou français n'est disponible qu'au près
des fédérations. Sa version originale en japonais est disponible en
librairie au Japon.
Il existe aujourd'hui des fédérations de kyūdō aux États-Unis et en
Europe, les fédérations européennes sont affiliées au Japon par
l'intermédiaire de la Fédération Européenne de Kyudo.
2006 voit la création d'une Fédération Internationale de kyūdō : IKYF
(International Kyudo Federation). 17 fédérations de différents pays sont
membres de l'IKYF : Le Japon, l'Autriche, la Belgique, la Finlande, la
France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg,
les Pays Bas, la Norvège, le Portugal, l'Espagne, la Suisse, la Suède
et les États-Unis.
La synthétisation du kyūdō par la Zen Nippon Kyudo Renmei n'a pas été
créée au détriment des koryu (écoles ancestrales). Les traditions des
différentes koryu sont précieusement entretenues par ceux qui les
pratiquent et transmises ainsi parallèlement aux objectifs de
développement de la fédération japonaise. Les deux pratiques coexistent
sans se nuire.
Dernière édition par : veka
Le 22/06/2014